Le poète de la couleur

(1943-1954)
                         

Le peintre en 1954
  Avant la Libération déjà, il participe au Salon de Mai dès sa création en 1943. René Barotte écrira dans Paris Presse l’Intransigeant : « C’était avec Pignon et Dayez, un des pionniers du Salon de Mai ». Sa participation se  poursuivra chaque année de 1943 à sa mort en 1957. Il expose également régulièrement au Salon des Indépendants dont il est sociétaire, au Salon des Tuileries et au Salon d’Automne.







Signature du peintre
Il a consacré toute sa vie à la peinture. Pourtant il a dû , pendant de longues années (de 1939 à 1954), pour pouvoir faire vivre sa famille (sa fille nait en 1940) et pour préserver une recherche picturale authentique, choisir un second métier, celui de céramiste. Pourtant il n'a jamais cessé de peindre. C'est pendant cette période que son art atteint son plein épanouissement. Quand il peut enfin se consacrer entièrement à la peinture, il est foudroyé par une maladie qui ne lui laissera que deux ans à vivre.


Il acquiert la nationalité française en 1940.


Son exposition en 1952 à la Grande Galerie André Weil de l'avenue Matignon  le classe définitivement parmi les peintres représentatifs de son époque et plus précisément parmi les Fauves .Henri Heraut déclare dans le Journal de l'Amateur d'Art en février 1952 :"Les quelques toiles qu'il expose classent Irisse parmi les bons peintres de sa génération . Cet artiste , trop modeste , n'occupe pas le rang qu'il mérite pour la diversité de ses moyens et de ses réussites .".
Waldemar George , qui le suit depuis plus de vingt ans , lui consacre une page entière dans la revue Le Peintre en février 1952. Il souligne ses harmonies colorées et les décrit ainsi :"(...)Les gammes et les accords d'Irisse se gravent dans l'esprit de ceux qui en subissent l'envoûtement et le charme (et nous) aident à accroitre notre tonus vital .(...) Je n'oublie pas cette chambre à dominante garance , dont le fond d'un éclat chatoyant et sonore met en relief la tache verte du rideau , la silhouette féminine en robe grise et la boite d'allumettes jaune-safran au milieu de la table . Quel musicien , quel poète tenteront de transcrire dans leur idiome la nature morte à la nappe bleu-saphir , les fleurs qui jaillissent d'un saloir rustique en terre cuite acajou et l'ananas dans une assiette turquoise , placée à coté d'une bouteille d'un noir d'encre de Chine ?(...) Comme les plus exigeants artistes de son époque , Irisse a cette soif d'absolu et cet appétit d'expression essentielle qui l'obligent à créer son propre vocabulaire. (...)Il sait que la couleur n'est pas un banal revêtement de la forme mais la chair et le sang du tableau (...) " .
                           La dernière exposition d'une partie importante de ses oeuvres également à la galerie André Weil en décembre 1956 remporte un énorme succès auprès de la critique . On peut lire dans le journal Combat de décembre 1956 :" Irisse arrive à un style lumineux et coloré dans la meilleure tradition des Fauves et de Matisse. Ses formes sont simples , allusives , sa couleur  sonore". Henri Héraut écrit dans le Journal de l'Amateur d'Art également en1956 :"(...) On se rend compte par un ensemble important qu'Irisse , artiste trop modeste , est un des peintres les plus authentiques de notre époque . Influencé au début , de façon indéniable , par Matisse (qu'il admire d'ailleurs) il a accompli le prodige d'aller au delà , en certaines toiles , du Maitre (qui sombrait dans le décoratif).Les témérités picturales d'Irisse sont grandes : des rouges purs , violents mais son instinct d'artiste lui a fait résoudre les problèmes les plus hardis avec une aisance déconcertante . Exposition remarquable à voir et à revoir ."
                           Waldemar George dans la revue Prisme des Arts écrit en Janvier 1957 : « Les plans de couleurs que cet artiste d’une qualité très rare, étale sur ses surfaces créent l’espace pictural. Quelques humbles accessoires de vie et quelques vases de fleurs forment le décor des œuvres peintes d 'Irisse où règne une atmosphère de paradis terrestre.».

 





Carafe ,théière et coquillage
(Photo de 1956)*





    

Vie familiale dans l'atelier
(photo de 1956)*








(*)Lesphotos en noir et blanc sont ce qui reste de ces deux oeuvres